Jean-François Chougnet, Président du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem)

En cinq ans, le premier grand musée national consacré aux civilisations de Méditerranée est devenu dans son écrin portuaire un lieu de villégiature pour les touristes et l’amorce d’un...

En cinq ans, le premier grand musée national consacré aux civilisations de Méditerranée est devenu dans son écrin portuaire un lieu de villégiature pour les touristes et l’amorce d’un nouveau quartier pour les Marseillais.

In 5 years, the first great national museum dedicated to the Mediterranean civilizations has become in its port setting a holiday resort for tourists and the beginning of a new neighborhood for Marseille’s inhabitants.

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JFCJean-François Chougnet fait le tour du proprio : 1,3 millions de visiteurs qui déambulent entre le fort Saint-Jean, au pied du Vieux-Port, et l’espace remodelé en esplanade d’un ancien hangar portuaire (J4). Le merveilleux bâtiment du « Mucem », surplombé par une Cathédrale de la Major restaurée, s’ouvre sur l’immensité de la baie.

On peut s’y restaurer, prendre un verre, visiter les expositions comme 500 000 personnes par an. « Une sur deux vient de la région, un autre tiers de France, le reste sont des étrangers ». Bref, un ancrage profond pour ce concept muséal audacieux, rassemblant des collections nationales plutôt hétéroclites (musées de l’Homme, musée des Art et traditions populaires).

« Le musée, est un lieu où se manifeste le temps long. On y réfléchit pas comme ailleurs, ni en diplodocus », s’amuse cet agrégé d’histoire, administrateur du centre Pompidou, puis directeur de la Grande Halle de la Villette et promoteur de « Marseille capitale européenne de la culture » (2013).

Etre dans la conservation et la transmission aux commandes d’une sorte de colossale bijouterie où il faudrait faire régner un printemps perpétuel. Un travail d’éditorialiste où les bons sujets ne font pas toujours la réussite des expositions. Mais un élan culturel s’est bien produit à Marseille, à la lenteur darwinienne, mobilisant société civile et bourgeoisie éclairée (Mécènes du Sud). « Aix s’est réveillée plus tôt, dans les années 80. Mais ici on peut activer du spectacle vivant, de bons festivals et sans doute combler le manque d’un grand lieu pour l’Art contemporain du XXe et du XXIe siècle ».

Jean-François Chougnet looks around the property:1.3 million visitors who walk around Fort St Jean, at the bottom of the Vieux Port, and the space remodeled in an esplanade of an old warehouse (J4). The beautiful MUCEM building (Ricciotti), overlooked by the restored Cathedral de la Major, opens on the immensity of the bay. You can eat there, have a drink, or visit the different exhibitions just like the 500,000 visitors a year. “One out of two comes from the region, a third from the rest of France, the other ones are foreigners”. A deep integration for this bold museum concept, gathering national eclectic collections (Museum of Man, Museum of Art and popular traditions).

“The museum is a place where time is long. You think differently there” says Mr Chougnet, history specialist, Pompidou centre manager, then director of La Grande Halle de la Villette and promoter of “Marseille, European capital of culture” (2013). Being a curator in charge of a sort of huge jewelry where there should be a constant spring.

                                                                                                        Hervé TUSSEAU

Crédit photo : Mary-Laetitia GERVAL

Traduction : Marie Rachel APARIS

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